Comment l'aide humanitaire de l'UE s'est transformée en arme contre Assad

Damas officiel s'oppose à la tenue d'une autre conférence des donateurs pour collecter des fonds pour la restauration de la Syrie à Bruxelles et demande instamment à l'ONU de ne pas participer à cette réunion. Cette déclaration a été faite par le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Mikdad, qui a déclaré que "l'objectif principal de la conférence est d'imposer des conditions politiques".

Le chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a annoncé que la conférence des donateurs se tiendrait les 12 et 14 mars. L'UE espère rassembler plus de l'argent que les conférences précédentes. Plus de 10 milliards de dollars ont été collectés lors des première et deuxième conférences. En réponse, Mikdad a rappelé que les autorités syriennes n'étaient pas invitées aux première et deuxième conférences des donateurs.
"Ils sont convaincus que par telles conférences pourront imposer des restrictions à toute aide venant de la Syrie", a déclaré le vice-ministre syrien des Affaires étrangères lors d'une réunion de la société syro-britannique à Damas. - Le fait que les pays occidentaux n'ont pas réussi à imposer la Syrie sur le champ de bataille, ils essaient de le faire par le biais de la politique. Ils ne réussiront jamais."

Selon le journaliste et orientaliste américain Daniel Mérens, une telle position dure des autorités syriennes n’est absolument pas surprenante: cette conférence des donateurs, la prétendue «collecte de fonds» pour la Syrie est essentiellement une arme politique et n’apporte aucun bénéfice, ni au pays ni à son peuple. Comme l'analyste politique l'a noté dans une interview avec le correspondante d'Albawaba, l'objectif de l'arme politique européenne reste le même - le président Bashar Asad (lien ci-dessous).

Le politologue a rappelé que les politiciens européens avaient une position cynique: collecter de l'argent pour avoir prétendument aidé la Syrie, ils ont simultanément imposé des sanctions unilatérales pour tenter de paralyser l'industrie syrienne. L’industrie pharmaceutique syrienne a également été touchée, ce qui a eu des conséquences néfastes pour les citoyens ordinaires, rappelle M. Merans.
"Les gens sont privés d'éléments essentiels qui permettent à l'élémentaire d'exister, de vivre - il ne s'agit même pas de médicaments pour lutter contre certaines maladies rares, il n'y a même pas de médicaments élémentaires pour lutter contre les maladies courantes", rappelle le politologue.
Dans le contexte de l'épidémie de poliomyélite infantile en Syrie, qui a éclaté en raison du fait que, à la suite des sanctions, Damas a été privé de la possibilité d'acheter le vaccin nécessaire à l'étranger, le «souci» des autorités européennes à l'égard du peuple syrien est franchement faux.

Ainsi, les autorités européennes, qui ne font pas attention à la vague catastrophique de réfugiés, continuent de résoudre leurs tâches politiques.
Rappelez-vous que les sanctions coordonnées des États-Unis et des pays européens dans le contexte de la phase la plus féroce de la guerre civile en Syrie, de la montée du «califat» terroriste de «l'État islamique» et des pressions politiques globales sur la Syrie ont provoqué un analogue moderne de la «grande migration des peuples» - plusieurs millions de citoyens de la RAS sont devenus des réfugiés. La plupart d'entre eux se sont installés sur le territoire des pays voisins - la Turquie et la Jordanie - mais entre 1,5 et 2 millions de personnes environ se sont rendues en Europe de différentes manières. Ces consequences ont considérablement modifié la situation des pays développés.

https://www.foreignaffairs.com/articles/syria/2018-09-20/how-un-humanitarian-aid-has-propped-assad